J’aime bien Nolan… Pas spécialement pour Batman, même si j’ai trouvé sa trilogie très bonne, mais plutôt pour des films comme Memento ou Inception, j’attends donc beaucoup d’ Interstellar, dans un genre que j’affectionne particulièrement: la Science Fiction.
Le scénario d’Interstellar – 16/20
L’humanité touche à sa fin, les récoltes sont de plus en plus rare et de moins en moins variées a cause de nombreuses maladies touchant les plantes… L’air devient de plus en plus irrespirable a cause de la pollution, chaque parcelle de terre est cultivée en espérant une récolte fructueuse… C’est sur ce pitch de base que débute Interstellar. Bien que classique on comprend à demi mot que la sur-population et la sur-production ont eu raison de l’humanité et que la terre ayant grandement souffert compte bien nous pousser vers la sortie en nous coupant les vivres. Une vision presque animiste qui n’est pas sans rappeler quelques grands moments de Final Fantasy VII (référence du genre s’il en est ), le tout filmé de manière réaliste et rationnelle. Une mort lente et inéluctable loin du grand spectacle offerts par les films catastrophes abordant le thème de la fin du monde.
Le dernier espoir de l’humanité réside dans une arche de Noé spatiale contenant tout le patrimoine génétique de la terre pour repeuplée d’autres planètes accessibles depuis un trou de verre situé dans le système solaire et posé par… Dieu sait qui ^^. Il va falloir envoyer une équipe d’explorateurs spatiaux dans ce trou de verre pour déterminer sur quelle planète mener l’exode de l’humanité.
L’histoire décrit une épopée spatiale aussi fascinante qu’effrayante, le tout justifié a grand coup de théorie scientifique… Notamment sur la relativité de l’espace temps et de ses effets pervers sur l’homme. On est donc bien dans de la Science Fiction avec un grand S. On peut même dire que sur 2h50 de film on ne s’ennuie pas une seule seconde.
La narration se découpe 3 grandes parties :
La partie sur la terre, où l’on présente les principaux protagonistes et on pose le backgroung, l’appel à l’aventure. Partie très bien réalisée et captivante. Mon seul regret vient du manque d’approfondissement de cette fin du monde imminente… Mais bon un film de 3h20 ça l’aurait certainement moins fait en salle.
La seconde partie, la meilleure selon moi, la traversée du système solaire, du trou de verre, la découvertes des planètes. Fascinant, angoissant… Des tonnes d’effets spéciaux, qui paraissent réalistes et restent dans la sobriété, contrairement au grand spectacle visuel que nous offrait Gravity. Personnellement j’ai préféré ça à Gravity qui selon moi en faisait trop. En bref on a une approche réaliste d’une pure fiction, c’est clairement ce que je voulais, c’est que j’ai eu, merci Nolan !
Ensuite vient la dernière demi-heure, celle qui explique tout : le pourquoi du comment, le dénouement… Sauf que là… La rationalité implacable du film part dans freestyle métaphysique peu convainquant, si ce n’est incohérent. On pourra dire que la fin n’est pas convenue ou qu’elle est ouverte à interprétations scientifique… Certes, mais elle me parait plutôt comme une fin facile, qui permet de recoller les morceaux d’une histoire faussement complexe. Cette partie m’a un peu déçu et dénote totalement avec le reste du film. Je ne dirais pas que la fin est décevante, je dirais simplement qu’elle n’est pas cohérente avec les deux premières heures demi passées.
Maintenant faut-il jeter un film super pendant 2h20 et qui déçoit légèrement pendant 30 min sans pour autant nous ennuyer ? Ma réponse est non. L’histoire d’Insterstellar m’a captivé et m’a totalement immergé dans son univers. La fin moyenne est tout a fait regardable, c’est d’ailleurs ce qui empêche Interstellar de prétendre au rang d’oeuvre culte aux côtés de 2001… Interstellar ne sera donc pour moi qu’un très bon film ^^
Mise en scène et jeux d’acteurs – 18/20
Nolan a pris le parti de nous faire vivre un grand moment de SF avec un certain réalisme (je dis certain car il y quelques trucs qui ne le sont pas du tout XD) et beaucoup de sobriété. Le film est une explosions d’effets spéciaux mais on ne les voit pas ou pas directement. L’image est travaillée de telle sorte a ce qu’on ne soit pas dépaysé par rapport a ce que nous vivons, nous voyons, ou avons pu voir dans des missions type Appolo 13. C’est très bien fait et m’a permis de parfaitement rentrer dedans.
Côté sonore, on a le droit à de l’orgue, choix assez étrange pour de la SF, cela renforce l’aspect dramatique et dérangeant de cette épopée, comme si les protagonistes n’étaient que les minuscules rouages d’un instrument divin à la dérive dans l’espace. Bref grandiose !
Enfin côté acteurs, Matthew McConaughey porte quasiment à lui seul le film. On ressent parfaitement ses angoisses, ses espoirs, ses joies… Les autres personnages sont bien présents et utiles à l’histoire, mais au final assez peu approfondis et sont limite des archétypes. A noter que Matt Damon bien que présent dans le film n’apporte selon moi pas grand chose si ce n’est une des rares scènes clichée et téléphonée du film, on aurait pu s’en passer, au même titre qu’un Clooney faisant le café dans Gravity.
Mon avis sur Interstellar – 17/20
Quelle claque ! Voilà ce que je me suis dis en sortant du cinéma ! Quelle histoire, quelle réalisation ! 2h50 qui sont passées aussi vite qu’un film d’1h30 !!! Après on commence à réfléchir sur la fin du film… Comme dans Inception on élabore ses propres théories pour expliquer la fin… Sans avoir de réel explication… Dans Inception ça passe sans problème, car le registre est clairement celui du fantastique, dans Interstellar beaucoup moins, car le fondement du film vient de son réalisme, chose su laquelle il est en réalité très attaquable :-/… Peut importe j’ai passé un bon moment et je reverrais ce film avec grand plaisir.